Pour Anto et Loïc c'est du connu, mais c'est la première fois que Ludo va découvrir cette splendide rivière souterraine qui aboutit à la Fontaine de Briance. On est vendredi et il est presque 19h, prêts à descendre.
Ça ne fait pas très longtemps que Ludo a opté pour la spéléo, mais il a le ticket choc, y'aura pas à attendre longtemps pour qu'il se procure un équipement complet
Ça y est, la grille est ouverte, Anto s'engouffre dans l'étroit puits d'accès. Un souffle constant émane des entrailles de la terre, laissant présager des volumes importants.
Loïc suit, maintenant en haut du P16, attendant que la voie se libère ...
alors qu'Anto descend le dernier puits de 12 mètres et s'apprête à s'engouffrer dans le long ramping, creusé artificiellement dans la roche.
Oh ce n'est rien d'extraordinaire, seulement une question d'endurance, ramper dans un boyau très étroit et bas pendant près de 100 mètres, les genoux et les coudes raclant la caillasse pointue qui jonche le sol. Il faut imaginer qu'avant le percement, seule une étroite fissure large comme l'épaisseur de la main, laissait tout juste échapper un souffle puissant, indicateur d'une suite assurée ...
Ça ne semble nullement avoir incommodé Ludo, malgré son absence de genouillères ! Il a atteint le méandre naturel d'accès à la rivière, et semble en pleine forme, voire impatient d'aller de l'avant.
Rivière, vous avez dit rivière ? Oui oui, Mirandol est aquatique ! N'exagérons rien, il n'y a pas que de l'eau, et de fait, on est souvent au sec, mais visiblement ...
... Ludo est un véritable aquaphile, et ne peut résister à aller barboter dès que l'occasion se présente,
alors que d'autres ne dédaignent pas la terre ferme !
Mais bon, il ne faut surtout pas contrarier ses penchants naturels, n'est-ce pas mon canard ?
Il faut toutefois noter que cette eau souterraine là n'est pas "très" froide (env. 12°C), certain cours d'eau sont plus glacials, notamment dans les Pyrénées. Et puis ... à défaut d'avoir une combinaison spéléo, notre ami vous avait caché qu'il porte une néoprène sous ses vêtements
Quoiqu'il en soit, quand faut y'aller, faut y'aller ! Même si ce n'est pas ce soir qu'on fera tout les quatre kilomètres vers le siphon amont, on est venu là pour en prendre plein les yeux. Ici, c'est le passage des "voutes mouillantes", mais elles ne mouillent guère aujourd'hui, ce qui permet de constater que les fortes pluies de ces derniers jours n'ont pas suffit à compenser le déficit des nappes aquifères.
La progression continue lentement en direction des "bassins profonds"...
... et notre homme-grenouille s'essaie mème à simuler une panne de lumière digne de "Sanctum"
Bon c'est pas tout, il est tard déjà et demain faut aller bosser, il est temps de songer au retour. Après l'effort, le réconfort !
Une pause casse-dalle énergétique avant de remonter. Environ 100 mètres de dénivelé, le ramping, les puits, soit entre une et deux heures selon l'état physique.
Et puis enfin, le retour à l'air libre ! Dans quelques minutes sonneront les 12 coups de minuit ...
5 heures sous terre, que du plaisir !
Parait que dans trois jours, d'autres spéléos d'ABIMES-46 y viennent à leur tour.
À bientôt, Mirandol !
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